Si la finance solidaire ne représente encore que 0,41% de l'épargne financière des Français, son poids ne cesse de croître au fil des ans. Selon le 20e baromètre de la finance solidaire FAIR-La Croix, ses encours ont progressé de 26,6% en 2021 pour atteindre 24,5 milliards d'euros. « Elle séduit de plus en plus les particuliers qui veulent diversifier et donner du sens à leur épargne, observe Laurence Laplane-Rigal, Directeur impact investing chez Amundi. Car la finance solidaire consiste à financer des entreprises qui développent un modèle économique rentable et pérenne, générateur d'impact social et environnemental au service des plus fragiles ».
AGRÉMENT ESUS
C'est l'objet des entreprises solidaires d'utilité sociale (ESUS). « Un agrément préfectoral délivré aux entreprises de l'économie sociale et solidaire (ESS) qui respectent plusieurs critères : être non cotée, avoir comme objectif principal une utilité sociale, prouver qu'elle a un impact sur leur compte de résultat ou sur leur rentabilité, partager la valeur entre les salariés avec une politique de rémunération capée », indique Mathieu Azzouz, gérant du fonds Amundi Finance et Solidarité. L'agrément ESUS constitue une porte d'entrée pour les entreprises de l'ESS qui cherchent à se financer via l'épargne solidaire.
QUATRE CANAUX DE COLLECTE
Une épargne collectée notamment auprès des clients privés qui peuvent investir en direct dans une ESUS non cotée en contrepartie d'un avantage fiscal (1), des livrets bancaires, des fonds 90/10 (2) ouverts via l'épargne salariale et retraite, et l'assurance vie. La grande majorité des fonds 90/10 gérés par Amundi éligibles à l'assurance vie et à l'épargne salariale et retraite ont « en commun la poche « 10% » gérée au sein du fonds Amundi Finance et Solidarité, relève Laurence Laplane-Rigal. En revanche, celle de « 90% » est investie en fonction de différents profils de rendement/risque par les équipes de gestion diversifiée avec lesquelles nous travaillons en étroite collaboration ».
FILTRES DE SÉLECTION
L'épargne est ensuite allouée selon trois filtres. Le premier porte sur le thème d'investissement, à savoir : l'accès à un travail reconnu, à un logement digne, aux soins, à l'éducation et la protection de l'environnement avec, comme axe privilégié, l'économie circulaire. Le deuxième concerne la taille, la preuve de commercialisation devant être réalisée. Enfin, est faite une analyse d'impact sur la base de critères qualitatifs (mission inscrite dans les statuts, cible adressée…) et quantitatifs (nombre de bénéficiaires, économie de CO2…). S'ajoute une analyse financière classique d'une entreprise non cotée.
IMPACT ET RENTABILITÉ
Pour Mathieu Azzouz, « l’enjeu est de produire de l'impact en investissant dans des entreprises qui vont le pérenniser, l'amplifier et créer de la valeur à terme ». Deux fois par an, l'impact du portefeuille est mesuré et renseigné dans un reporting dédié (3). « Notre engagement est de restituer aux clients leur capital avec une rentabilité financière cohérente et l'impact généré voulu, confirme Laurence Laplane-Rigal. L'objectif est alors de trouver un équilibre entre impact et rentabilité financière en alignant les intérêts de toutes les parties prenantes : épargnants actionnaires, dirigeants et salariés de l'entreprise, et ce qui est original, les bénéficiaires des impacts sociaux et/ou environnementaux générés par l'entreprise ».
(1) Le taux de l'IR PME ESUS est fixé à 25% pour les versements effectués entre le 18 mars 2022 et le 31 décembre 2022.
(2) 90% des actifs sont investis sur les marchés financiers avec un filtre ESG et 5 à 10% en permanence dans des entreprises agréées ESUS.
(3) https://amundi.oneheart.fr
