Votre navigateur est obsolète Le site que vous visitez ne peut être visualisé que sur un navigateur moderne. |
Les Non issus du monde agricole (Nima), l’avenir de l’agriculture ?
20/04/2023 - 2 min de lecture
Rubrique : Transmission
tout un mag pour vous
Les Non issus du monde agricole (Nima) méconnaissent les rouages de l’installation mais constituent l’essentiel du vivier des futurs agriculteurs, sous l’effet du déclin démographique de la profession.
Comment assurer l’accès au métier à des Non issus du monde agricole (Nima) sur lesquels repose en partie l’avenir de l’agriculture française alors qu’ils n’en possèdent pas les codes et qu’ils doivent en prime surmonter l’autochtonie, autrement dit le réflexe de l’entre-soi à la mode agricole ? C’est le défi qui va se poser avec toujours plus d’acuité à la profession, face au précipice démographique qui va voir partir pas loin de 25% de néo-retraités dans les 5 à 10 ans à venir. Selon Chambres d’agriculture France, qui anime 70% des Points accueil installation (PAI) et 95% des Centres d’élaboration des plans de professionnalisation personnalisés (CEPPP), 60% des candidats à l’installation sont des Nima, c’est-à-dire des Non issus du monde agricole. Ces candidats ne sont pas seulement dépourvus d’héritage matériel et on pense en premier lieu au foncier, premier facteur d’exclusion à l’installation, ils sont aussi dénués d’héritage immatériel. Par héritage immatériel, on entend la réalité quotidienne du fonctionnement (et des aléas) d’une exploitation agricole ou encore la prééminence des réseaux professionnels, sans oublier la pratique des rouages administratifs.
Selon le Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER), un tiers seulement des porteurs de projets accueillis aux Points accueil installation (PAI) parviennent à l’installation tandis qu’un tiers seulement des nouveaux installés ont bénéficié d’un Plan de professionnalisation personnalisé (PPP) validé.
Pour renforcer l’accompagnement des porteurs de projet, le CGAAER propose de fusionner les PAI et les CEPPP dans un guichet unique départemental, garantissant le pluralisme des compétences et la transparence sur l’information et les offres de formation. Le CGAAER propose par ailleurs d’intégrer une nouvelle compétence au PAI/CEPPP, à savoir l’appui à l’émergence de projets d’installation peu matures, sans solutions d’accompagnement en l‘état actuel car situés en amont du parcours à l’installation.
Mieux détecter, mieux orienter et mieux former les Nima sont des conditions nécessaires au renouvellement des générations mais elles ne seront pas suffisantes. Encore faudra-t-il faire correspondre les attentes de ces porteurs de projets avec les offres de reprises émanant des cédants. Sans tomber dans la caricature de sortants estampillés « conventionnel, circuits longs et organisation sociétaire » face à des jeunes marqués « bio, circuits courts et projet individuel », c’est là aussi que se joue un des défis de la transmission/installation. Dans le secteur de l’élevage bovin, le plus exposé à l’hémorragie démographique, la grande majorité des offres de reprises provient de structures sociétaires, et notamment des Groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec), en quête d’un nouvel associé pour compenser un départ à la retraite. Il ne reste plus aux Nima et aux Gaec qu’à s’apprivoiser mutuellement.
60%, c’est la part des candidats à l’installation non issus du monde agricole, selon Chambres d’agriculture France.
© Raphaël Lecocq – Uni-médias – Avril 2023
Article à caractère informatif et publicitaire.
TOUT UN MAG POUR VOUS