Le printemps est une saison de contrastes durant laquelle s’enchainent grandes douceurs et vagues de froid, journées quasi estivales et nuits glaciales. Ces rapides et fréquents changements sont un vrai problème pour les agriculteurs qui craignent d’avoir à subir des pertes de récoltes.
INONDATIONS, PLUIES, CRUES, SÉCHERESSES... DES ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES RÉCURRENTS
Ces dernières années, les effets du changement climatique s’accentuent en fréquence et en intensité. Ces évènements climatiques se succèdent d’année en année et n’épargnent plus aucune région de France ni plus aucune culture.
De plus, un réchauffement de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle augmenterait de 40% la probabilité de ce type d'événement1.
En plus des épisodes de gel dévastateurs, le monde agricole est également confronté à la recrudescence d’intempéries jusqu’alors considérées comme « exceptionnelles » :
- Pour rappel, la tempête Xynthia, qui s’est abattue sur la France il y a presque 15 ans, a conduit à la submersion de près de 12 000 ha de terres agricoles en Vendée et plus de 40 000 ha en Charente-Maritime.
- Dans l’Aude, les dégâts causés par les inondations d’il y a 5 ans ont été considérables. Les vignobles, cœur de l’économie audoise, ont été dévastés.
- Il y a quasi 2 ans, dans l’Aisne, la Marne, l’Oise et les Ardennes, durant l’été la grêle, les pluies, les orages et les crues ont ravagé les cultures en pleine moisson2.
Et là encore, tout porte à croire que ces événements seront de plus en plus fréquents : selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le nombre de catastrophes d'origine météorologique, climatique ou hydrologique, a été multiplié par cinq ces 50 dernières années3.
RÉFORME DE L’ASSURANCE RÉCOLTE : QU’EST-CE QUI CHANGE ?
Trop peu d’agriculteurs ont fait le choix de s’assurer. Le régime des Calamités agricoles, créé dans les années 60, a montré ses limites (grandes cultures et viticulture exclues, mauvaise articulation avec les assurances).
Pour aider les exploitants à faire face aux conséquences du réchauffement climatique, une réforme du dispositif de gestion des risques climatiques en agriculture a été adoptée l’année dernière.
Nouveau dispositif de gestion des risques climatiques : un nouveau cadre général d’indemnisation à compter du 1er janvier 2023
Face à ce défi, un nouveau dispositif public-privé de gestion des risques climatiques en agriculture a été promulgué.
Il offre une couverture de l’État à toutes les cultures, à partir d’un certain niveau de pertes, via un système fondé sur la Solidarité Nationale incite fortement à la souscription d’assurances Récoltes et Prairies. Les assureurs auront pour mission la gestion de l’ensemble du dispositif et seront les interlocuteurs agréés des agriculteurs.
Depuis le 1er janvier 2023 et l'entrée en vigueur de la loi, tous les agriculteurs de France sont concernés par le nouveau dispositif (grandes cultures, arboriculture, viticulture et prairies) (grandes cultures, arboriculture, viticulture et prairies) et devront :
- 1. Souscrire à une assurance Récoltes et/ou Prairies.
Subventionnée et plus protectrice, qui prévoit la couverture de l’État par le FSN (Fonds de Solidarité National) à partir du seuil d’intervention et permet de compenser les pertes garanties à 100%, au-delà de la franchise choisie.
- 2. Se contenter de la couverture de l’État seulement (Indemnité de Solidarité Nationale), gratuite mais moins protectrice. Le FSN apporte une prise en charge partielle des pertes dites exceptionnelles (à partir d’un niveau de pertes défini par l’Etat), quelles que soient les productions : grandes cultures, viticulture, arboriculture et prairies. L’État ne prend en charge que 45% des pertes qui dépassent ce seuil d’intervention.
La réforme est aujourd’hui effective avec une organisation provisoire pour chaque culture
- Si l'agriculteur n'a pas choisi de souscrire à une assurance climatique, c'est Etat qui assurera la gestion de l’indemnisation publique (FSN).
- Si l'agriculteur est assuré en climatique alors indemnité de solidarité nationale (FSN) sera géré par l'assureur.
Quant à un exploitant qui n'assurerait pas toutes ses cultures, celles-ci seront gérées par La Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM).