Certaines banques proposent également des offres spécifiques pour soutenir les conversions en bio. C’est notamment le cas du Crédit Agricole qui a lancé en février 2019 une offre bancaire et assurantielle spécifique aux agriculteurs en conversion ou en installation bio.
TÉMOIGNAGES
Georges Guezenoc, producteur dans le Finistère. En bio depuis 2006 sur 95 hectares dont près de la moitié en légumes de plein champ.
« Avant ma conversion, je produisais des endives et des échalotes en plein champ, dans un contexte économiquement difficile. Lorsque mon associé avec qui j’étais en Gaec est parti, je me suis demandé comment rebondir. J’étais en contact avec les producteurs bio de ma coopérative, que je trouvais intéressants techniquement. Ils m’ont donné envie de me convertir et je me suis lancé en 2006. Techniquement, cela n’a pas été facile. Passer en bio, ce n’est pas copier-coller les pratiques du conventionnel ! Il faut repenser l’agronomie, allonger les rotations, prévenir des problèmes sanitaires.
L’un de mes atouts est d’avoir une large gamme de produits : endives, échalotes, potimarrons, brocolis, oignons, épinards, petits pois, haricots verts, mais aussi maïs, orge de printemps et un mélange avoine et féverole. Il y a une vraie dynamique de conversion sur notre secteur. Au sein de ma coopérative, le Cerafel, sur 2000 producteurs il y en a 120 en bio, dont la moitié sont des jeunes, et entre 25 et 30 sont en conversion. Aujourd’hui, ma fille s’installe avec moi et mon fils a repris une serre désaffectée à proximité pour produire des légumes, en bio lui aussi ».
Gérard Michaut, céréalier dans l’Yonne, ancien président de l’Agence bio. En bio depuis 20 ans sur 135 hectares.
« Je me suis installé en 1989, en conventionnel à l’époque, sur 30 hectares de grandes cultures, ce qui ne suffisait pas à vivre. Pour baisser mes charges, j’ai d’abord commencé par arrêter le labour. Je me suis ensuite demandé comment améliorer encore mes marges. Et j’ai décidé qu’au lieu d’investir dans des intrants qui permettent de produire plus, je préférais produire moins, mais vendre à meilleur prix. Je me suis donc converti à l'agriculture bio, cela fait vingt ans maintenant. Petit à petit, ma ferme s’est agrandie, je suis aujourd’hui sur 135 hectares et je travaille en coopération avec mes deux voisins. A nous trois, nous cultivons 450 hectares avec du matériel en commun et beaucoup d’entraide. Ne pas être seul est indispensable, surtout en cas de coup dur.
L’un des piliers pour produire en bio est la diversité des cultures. Pour certains agriculteurs, le blé représente 50% de leurs surfaces. Chez moi, c’est moins de 20%. Je produis entre 8 et 10 espèces de céréales et oléo-protéagineux différentes. Cela permet de redécouvrir certaines cultures, comme l’épeautre, qui est recherché par les personnes intolérantes au gluten. Ou encore l’avoine, qui auparavant était destiné aux chevaux et que l’on retrouve maintenant dans les petits déjeuners des humains ! »
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© Pleinchamp – Juin 2019
Article à caractère informatif et publicitaire.