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Tout savoir sur le système d’acquisition dynamique sur le marché public
07/02/2024 - 3 min de lecture
Rubrique : Règlementaire
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La technique d’achat du système d’acquisition dynamique (SAD) est un mode de mise en concurrence des fournisseurs pour les marchés publics. Ce dispositif, consacré par la loi, n’est pas encore très utilisé. Il pourrait cependant être amené à se développer dans les années à venir en raison de ses avantages.
Le système d’acquisition dynamique, SAD, est une nouvelle technique de passation de marchés publics à disposition des pouvoirs adjudicateurs. Cette procédure, entièrement électronique, permet de référencer des fournisseurs de façon continue, puis de les mettre en concurrence à des moments précis. Les dispositions juridiques concernant le SAD se trouvent aux articles R2160 et suivants du code de la commande publique.
En pratique, une plateforme numérique permet à tout fournisseur de produits ou services de se faire référencer par la collectivité. Il s’agit ainsi d’un dispositif de référencement « ouvert ».
Au sein d’un même SAD, la collectivité va pouvoir lancer plusieurs marchés spécifiques. Ces marchés correspondent à des accords-cadres à bons de commande d’une durée limitée à 4 ans. Pour chacun, la collectivité sélectionne un certain nombre des entreprises inscrites et les met en concurrence via la plateforme numérique, selon des critères prédéfinis.
La succession de plusieurs marchés spécifiques, pendant toute la durée du SAD, permet l’intégration de nouveaux fournisseurs ou de nouveaux critères, en cours de route.
Le système d’acquisition dynamique concerne principalement des fournitures et services courants. Il est actuellement notamment utilisé pour des produits consommables (fournitures courantes, équipement mobilier, etc.), commandés en grande quantité et peu évolutifs.
Mais la loi (article R. 2162-37 du Code de la commande publique) autorise aussi les collectivités à recourir à un SAD pour des services ou des travaux, en particulier service d’entretien, de nettoyage ou de maintenance.
La généralisation de la dématérialisation de la commande publique depuis plus de 5 ans, notamment sous l’effet de directives européennes, est un facteur devant favoriser la technique du SAD.
Le système d’acquisition dynamique est encore assez peu utilisé par les acheteurs publics. Il s’agit pourtant d’un outil d’achat qui peut se révéler performant dans un certain nombre de cas.
Les titulaires des marchés spécifiques ne sont pas engagés par les termes des marchés jusqu’à la fin de l’exécution. Leur offre technique et financière peut évoluer à chaque nouveau marché spécifique. Il est en outre possible d’intégrer de nouveaux candidats durant toute la durée de vie du SAD, ce qui permet une mise en concurrence permanente.
Ces spécificités favorisent l’adaptation de la collectivité aux évolutions rencontrées durant la vie du dispositif : changement de prix du marché, apparition de nouveaux besoins, de nouvelles gammes de produits ou d’innovations, etc. L’adéquation à un prix de marché peut être source d’économies substantielles pour la collectivité. La mise en conformité avec de nouveaux besoins ou de nouveaux produits est également un atout important : des établissements de santé l’ont par exemple expérimenté pendant la crise du Covid pour acquérir rapidement des produits médicaux consommables, ainsi que du matériel informatique.
Autre avantage du SAD : élargir le référencement en permettant notamment à de petites ou moyennes entreprises de candidater. Ces dernières peuvent avoir plus facilement accès à l’information et trouver des conditions d’enregistrement plus simples que dans les appels d’offre traditionnels. La collectivité peut ainsi par ce biais renforcer la sécurité de ses approvisionnements pendant toute la durée du SAD.
Enfin, le SAD, en tant que procédure électronique, permet de réduire les coûts de traitement de l’information, ce qui constitue des gains financiers supplémentaires. De plus, comme un marché SAD n’a pas de limitation de durée, cela permet de gagner du temps concernant l’analyse des candidatures.
Si le SAD se révèle particulièrement adapté aux achats d’usage courant, ce n’est, en revanche pas le cas des marchés avec des spécificités particulières, qui peuvent soulever des questions juridiques ou techniques complexes, difficilement compatibles avec une procédure ouverte largement, sur une longue durée.
Autre inconvénient éventuel : la nécessaire actualisation continue du dispositif, puisque celui-ci reste actif sur plusieurs années. Cette mise à jour implique des moyens administratifs suffisants.
Il faut enfin tenir compte d’un dernier aspect, lié à la nouveauté du système : une relative incertitude juridique sur certains points (notamment critères de sélection pour accéder à la plateforme ou possibilité de les classer ou non hors marché spécifique). Il n’existe en effet pas encore de jurisprudence établie sur ce système. De possibles risque tenant à la confidentialité peuvent en outre éventuellement apparaître.
Il est ainsi nécessaire de bien réfléchir avant de mettre en place cette technique d’achat. À moins de posséder une bonne maîtrise de l’outil informatique, permettant notamment de garantir la sécurité des échanges, il sera déconseillé d’avoir recours au dispositif de SAD.
Pour ne pas se retrouver prisonnier d’un système ingérable, en raison d’une offre pléthorique de candidats, mieux vaut aussi réserver ce type d’appel d’offre aux secteurs économiques où la concurrence se trouve en nombre raisonnable. Ou alors veiller à renforcer les exigences des critères pour réduire utilement le nombre de demandes de référencement.
Le système d’acquisition dynamique (SAD) se divise en deux grandes phases : celle du référencement, puis celle de l’accord-cadre proprement dit.
La première période doit débuter par la publication d’un avis d’appel public à la concurrence, dans lequel la collectivité annonce son intention de mettre en place un système d’acquisition dynamique et précise sa durée.
Dans le même temps, un dossier de consultation des entreprises (DCE) est mis en en ligne Ce dernier précise :
Les candidats intéressés soumettent leurs candidatures et ceux satisfaisant les critères de sélection des candidatures sont admis au système.
La seconde phase démarre avec le lancement du premier marché spécifique :
Le marché est attribué au candidat qui a présenté l’offre « économiquement la plus avantageuse », au regard des critères prédéfinis dans l’avis de marché.
Au cours de la durée de vie du système, d’autres opérateurs peuvent demander à intégrer la plateforme pour candidater aux prochains marchés spécifiques.
Concernant ceux déjà admis, l’acheteur peut leur demander de mettre à jour leur dossier de candidature dans un « délai de 5 jours ouvrables à compter de la date d’envoi de la demande » au regard de « la durée potentiellement longue d’un SAD ».
Lors de l’analyse, l’acheteur public doit veiller à rejeter les offres non conformes et anormalement basses, à appliquer une méthode de notation adaptée et à élaborer un rapport d’analyse permettant de justifier ses choix.
Contrairement aux accords cadre, la durée d’un SAD, qui est un dispositif « ouvert », n’est pas limitée par le Code de la commande publique. En pratique, il est recommandé de prévoir une durée supérieure à 4 ans pour profiter pleinement du mécanisme.
La réglementation accepte que la durée de validité du système d’achat dynamique, annoncée initialement, soit modifiée par la collectivité. Les opérateurs en sont informés par la publication d’un avis modificatif.
Compte tenu du caractère « dynamique » de cette procédure et des cours délais durant lesquels l’achat peut être traité, l’acheteur public aura sans doute une petite tendance à négliger l’analyse des offres dans la phase de commande ferme.
Un accord-cadre est un contrat par lequel l'acheteur public s'engage à passer des marchés auprès du ou des titulaires de l'accord, pendant une période donnée et pour des prestations déterminées. Le SAD et l’accord-cadre présentent de nombreux points communs.
Ils présentent cependant deux différences principales :
Attention aussi à différencier le SAD du système d’enchères électroniques inversées.
Cette autre technique d’achat permet de choisir, parmi plusieurs offres de produits ou de services déposées électroniquement, celle qui est la moins chère.
Le SAD permet lui de retenir l’offre la « mieux-disante », c’est-à-dire en tenant compte de multiples critères. Le prix n’est donc pas, contrairement à l’enchère inversée, le seul critère.
© Uni-médias – Février 2024
Article à caractère informatif et publicitaire.
Les informations présentes dans cet article sont données à titre purement indicatif et n’engagent pas la responsabilité du Crédit Agricole ; elles n’ont en aucun cas vocation à se substituer aux connaissances et compétences du lecteur. Il est vivement recommandé de solliciter les conseils d’un professionnel.
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