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La Chèvrerie du Phare Ouest, une entreprise agricole et gourmande sur la Côte d’Emeraude.
Le Minihic-sur-Rance
Le retour à la terre
Deux grands bâtiments de bois. Dans le premier, la chèvrerie et le laboratoire. Le second sert de logement de fonction. Plus haut, un hangar abrite le tracteur et le matériel agricole, rapatriés de la ferme ardennaise de la belle famille. Autour, des pâturages bordés de haies bocagères et des champs de culture. Nous sommes ici à la Chèvrerie du Phare Ouest, un lieu de proximité avec la nature et le vivant que Sophie Vandewalle, éleveuse de chèvres, est venue construire en Bretagne. Originaire d’Auvergne, c’est au contact des animaux des pâturages et des caves à fromages que Sophie passe son enfance. Cette Madeleine de Proust la conduit plus tard à quitter son emploi dans le secteur de la santé pour vivre son rêve : créer sa ferme. Elle reprend des études en agriculture à Caulnes et se forme à l’élevage des chèvres. En 2021, c’est au lieu-dit Le Clos du Pressoir, dans la campagne du Minihic-sur-Rance, que Sophie et sa famille posent leurs valises pour y créer la Chèvrerie du Phare Ouest.
Une terre accueillante
« Installer une entreprise agricole dans une zone naturelle près de la Rance n’était pas gagné d’avance », confie l’éleveuse. Elle trouve pourtant des terres accueillantes. « Les pâturages étaient préservés depuis plus de 10 ans », se réjouit Sophie. Cultiver sans pesticides et préserver les haies bocagères et la faune sauvage étaient les prérequis du cédant des terres pour accueillir la chèvrerie. Une vision respectueuse des animaux et de leur environnement, naturellement partagée par Sophie.
Aujourd’hui, la chèvrerie du Phare Ouest accueille une trentaine de chèvres poitevines, une race menacée que l'éleveuse avait à cœur de préserver. En terres bretonnes, elle applique un modèle d’élevage extensif calqué sur le modèle montagnard. Les biquettes et leurs deux prétendants profitent de grandes prairies pour paître et se nourrir d’herbe fraîche. Une approche qui privilégie la qualité des produits et participe à la préservation d’un paysage attractif en zone touristique.
Des produits locaux pour les locaux
Au lieu-dit Le Clos du Pressoir, le lait des chèvres est directement transformé sur place en fromages, yaourts et crèmes dessert. Quelques ruches permettent à la ferme d’assurer sur place une petite production de miel.
Toute la production, en agriculture biologique, est vendue en circuit-court à la ferme et bientôt distribuée à la maison de retraite et à la cantine de la commune. « Je voulais créer une ferme qui propose des produits locaux à prix raisonnés, où les clients peuvent se dire "J’y vais à pied ! " ».
Financé par le Crédit Agricole et une cagnotte participative, le projet est accompagné par Christelle Begon, conseillère de clientèle agricole. « Une chèvrerie est une production atypique dans le secteur. Il y a un réel potentiel de distribution pour répondre à la demande en produits frais et locaux des habitants du secteur. », précise Christelle, enchantée par la complicité que l’éleveuse entretient avec ses animaux, coquins et attachants.