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Zone inondable : que couvre l'assurance habitation ?

24/10/2024 - 4 min de lecture

Rubrique : Assurance

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Zone inondable : que couvre l'assurance habitation ?

L’inondation est le premier risque naturel dans l’Hexagone : 1 Français sur 4 y est potentiellement exposé. Dès lors, au-delà des précautions et autres conséquences à connaître si vous vous installez dans une zone à risque, il convient savoir comment vous assurer et à quelles indemnisations vous pourrez prétendre.

BON À SAVOIR

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Selon le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le risque inondation est le premier risque naturel en France, notamment par l’importance des dommages qu’il provoque, le nombre de communes concernées (16 000 communes, dont 300 agglomérations), l’étendue des zones inondables (27 000 km²) et les populations résidant dans ces zones (5,1 millions de personnes).

Voilà pour les statistiques. Dans les faits, les récentes catastrophes montrent à quel point l’ensemble du territoire français est vulnérable, qu’il s’agisse des zones urbaines ou rurales.

Quelle prise en charge attendre de la garantie catastrophes naturelles de l’assurance habitation ?

Avant toutes choses, sachez que pour déterminer le montant de la cotisation de votre assurance habitation, votre assureur étudiera les risques auxquels votre zone d’habitation peut être confrontée.

Il existe 3 zones d’habitation :

  • Les zones blanches : elles ne présentent aucun risque spécifique, les constructions et les habitations y sont donc autorisées dans le respect du Plan Local d’Urbanisme (PLU).
  • Les zones bleues : le risque existe, mais il est maîtrisé. Les constructions y sont donc possibles, mais sous certaines conditions fixées par la commune, le plus souvent au cas par cas.
  • Les zones rouges : le risque est trop élevé. Conséquence : toute construction d’habitation y est interdite. Concernant les logements construits avant que la zone ne soit classée rouge, la commune est autorisée à prendre toutes les mesures qu’elle jugera nécessaires (rachat, démolition, etc.). En tout état de cause, tout bâtiment construit après la classification en zone rouge sera considéré comme illégal.

Quels dégâts sont couverts ?

Suite à un phénomène naturel dévastateur (inondations donc, mais aussi sécheresse, avalanches, tremblement de terre, raz-de-marée, cyclones, etc.), les communes touchées devront demander une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. Une requête qui sera obligatoirement adressé au Gouvernement, seul habilité à reconnaître cette situation.

Une fois l’état de catastrophe naturelle reconnu, le Gouvernement publiera un arrêté interministériel qui, selon l’article L125-1 du Code des assurances, déterminera « les zones et les périodes où s'est située la catastrophe ainsi que la nature des dommages résultant de celle-ci couverts par la garantie [contre les effets des catastrophes naturelles] ».

Autrement dit, la nature des dommages pris en compte sera précisée dans l'arrêté interministériel. Les biens couverts dans votre assurance seront alors indemnisés si les dommages sont directement liés à la catastrophe naturelle et dans la limite des plafonds de votre garantie.

En revanche, les frais dits « indirects » (frais de relogement, perte de jouissance d'un bien...) resteront à votre charge, sauf indication contraire dans votre contrat d’assurance.

Pour rappel : la garantie « catastrophes naturelles » est obligatoirement insérée dans les contrats multirisque, qu'ils concernent votre habitation ou votre automobile. Un assureur ne peut pas refuser de vous couvrir contre ce type d'événements.
En revanche, les assurances de base, type « garantie risques locatifs » pour les locataires ou « responsabilité civile automobile », ne sont pas concernées.

Le montant de l'indemnisation en cas de catastrophe naturelle

La garantie catastrophe naturelle couvre le coût des dommages matériels directs subis par les biens immobiliers et mobiliers dans les limites et conditions prévues par le contrat d’assurance.

Selon ce dernier, elle sera calculée sur la valeur à neuf ou déduction faite de la vétusté, sauf pour les immeubles non reconstructibles (indemnisés à valeur à neuf).

Quid de la franchise ?

Une franchise, autrement dit une somme restant à votre charge, s'applique.

Dans le cas d’une catastrophe naturelle, son montant s'élève à 380 euros pour les habitations, véhicules et biens à usage non professionnel. La franchise passe à 1 520 euros si la catastrophe est liée à une sécheresse ou à une réhydratation des sols.

Notez que vous n’aurez à payer qu'une seule franchise pour les dommages causés à vos biens, quel que soit le nombre de biens couverts par votre contrat, dès lors que l’origine des dommages est le même.

En outre, sachez que la franchise peut être majorée si votre commune n’est pas dotée d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles. Elle sera modulée selon le nombre de constatations de l’état catastrophe naturelle intervenue au cours des cinq dernières années (doublée au 3e arrêté, triplée au 4e arrêté, quadruplée au 5e arrêté).

Les étapes à suivre pour être indemnisé en cas de catastrophe naturelle

Pour être indemnisé en cas de catastrophe naturelle, il vous suffit de suivre les 3 étapes suivantes :

  • La déclaration de sinistre catastrophe naturelle. Si vous subissez des dégâts suite à une catastrophe naturelle, vous devez déclarer le sinistre à l’assurance au plus tard dans les 10 jours qui suivent la parution de l’arrêté interministériel de catastrophe naturelle. Cette déclaration peut se faire par tout moyen, en fonction des procédures de déclaration mises en œuvre par l’assureur (internet, email, téléphone, SMS…).
  • La demande d’indemnisation catastrophe naturelle. Afin de permettre l’instruction de votre demande, vous devez transmettre à l’assureur un état estimatif de vos pertes. L’assureur peut demander une expertise complémentaire. Sur la base des éléments transmis et collectée, une indemnité vous sera proposée.
  • La réception de l’indemnisation par l’assurance catastrophe naturelle. L’indemnité doit vous parvenir dans un délai maximal de 3 mois. Le délai commence de courir à compter de la date de transmission de l’état estimatif des pertes ou, si cette date intervient plus tard, de la parution de l’arrêté interministériel.

Quelles sont les limites et exclusions de l’assurance catastrophe naturelle ?

En fonction des contrats et des compagnies d’assurance, plusieurs exclusions ou plafonds d’indemnisation peuvent venir limiter le montant de l’indemnité proposée par l’assureur.

Avant de souscrire une assurance habitation en zone inondable, il est donc particulièrement important de comparer les différentes offres et de solliciter plusieurs devis d’assurance habitation.


À lire également : Catastrophe naturelle : quelle franchise et comment marche mon assurance ?
 

Comment savoir si une parcelle de terrain ou une maison est en zone à risque (inondations, incendies, cambriolages…) ?

Comment vérifier une zone inondable ? Comment savoir si on va acheter une maison dans une zone inondable ? Des documents officiels, tels que le PPRN et le PPRI, vous permettent de vous informer sur les risques présents dans votre zone d’habitation ou l’endroit où vous prévoyez d’acheter votre futur logement.

Consulter le plan de prévention des risques naturels (PPRN) et le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI)

Comment obtenir la carte des zones inondables par commune ? Comment s’informer sur les catastrophes naturelles ou les sources d’accidents dangereux potentiels à proximité de son habitation ? Deux grandes sources d’information peuvent être mobilisées :

  • D’une part, le Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI). Comme évoqué précédemment, le PPRI est un document réglementaire qui est élaboré par les services de l’État. Il permet de caractériser le risque inondation et vaut servitude d’utilité publique pour toute autorisation d’urbanisme située en zone à risque. Composé d’un rapport d’information et d’une partie réglementaire, le PPRI est consultable en préfecture, en mairie ou sur internet.
  • D’autre part, le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN), qui constitue également une servitude d’utilité publique. Ce plan vise à cartographier l'ensemble des risques, c’est-à-dire les inondations, mais aussi les tremblements de terre, les mouvements de terrain, les feux de forêt ou encore les avalanches. Le PPRN est constitué d’une note de présentation du contexte et de la procédure qui a été conduite, d’une ou plusieurs cartes de zonage réglementaire délimitant les zones réglementées, et du règlement qui établit ce zonage. Comme le PPRI, le PPRN est disponible en marie, en préfecture ou sur internet.

Deux sites internet recensent les différents risques et permettent de s’informer sur la cartographie des sources d’accidents. Il s’agit des sites Georisques.gouv.fr et Errial.georisques.gouv.fr.

Consulter le diagnostic état des risques et pollutions : obligatoire pour les ventes et locations

La loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages, dite « loi Bachelot », institue l’obligation d'information des acquéreurs et locataires (IAL) d'un bien immobilier sur certains risques majeurs auxquels est exposé ce bien.

Ainsi, les vendeurs et bailleurs doivent informer leurs acquéreurs et locataires, dès lors que le bien immobilier concerné est situé :

  • Dans une zone de sismicité faible à forte
  • Dans un secteur d’information sur les sols (pollution des sols)
  • Dans une zone à potentiel radon de niveau 3, correspond à un niveau élevé
  • Dans une zone d'un plan d'exposition au bruit d'un aéroport
  • Sur un terrain ayant accueilli une ancienne installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) soumise à autorisation ou enregistrement.

Cette information doit se faire au moyen d’un état des risques ou diagnostic état des risques et pollutions. Ce document est joint au dossier de Diagnostic Technique (DDT).

En cas de non-respect de cette obligation légale, les vendeurs et bailleurs s’exposent à des conséquences lourdes qui peuvent être l’annulation du contrat de vente ou de location, ou une baisse de prix.

Comment s'assurer en zone inondable ou zone à risque ?

Quelle assurance prendre pour un logement en zone à risques ? Comment choisir une assurance habitation en zone inondable ? Voici ce qu’il faut savoir avant d’assurer un bien en zone inondable.

Quelle procédure pour assurer un bien en zone inondable ?

Il n’existe pas de procédure particulière pour la souscription d’une assurance habitation pour une zone à risques ou inondable. La très grande majorité des contrats d’assurance habitation couvrent les risques d’événements climatiques et les risques de catastrophes naturelles.

Néanmoins, il est particulièrement important de répondre avec exactitude aux différentes questions posées par l’assureur lors de la souscription, notamment sur la localisation du bien, l’existence de sinistres antérieurs et une éventuelle résiliation par un précédent assureur. La bonne connaissance des risques auxquels est exposé le bien assuré permet en effet à l’assureur d’affiner la tarification proposée.

Quel est le coût d’une assurance habitation en zone inondable ?

La localisation en zone à risques peut entraîner une majoration de la prime d’assurance voire un refus d’assurance dans les cas les plus extrêmes.

Pour rappel, un assureur peut légitimement refuser une assurance habitation dans les situations suivantes :

  • Lorsque le profil de l’assuré présente un risque trop important. Cela peut notamment être le cas lorsque l’assuré ne règle pas régulièrement ses primes d’assurance ou subit des sinistres de manière répétée.
  • Lorsque l’assuré déclare un changement en cours de contrat. Un tel changement peut avoir un impact sur la situation de l’assuré et/ou du bien assuré (début de pratique d’un sport à risques, modification de la structure de la maison…), entraînant une prise de risques plus importante pour l’assureur.
  • Lorsque l’assuré a effectué une fausse déclaration à l’assureur en vue de minorer le montant de sa prime d’assurance habitation.

Comment réagir en cas de refus d’assurance habitation ? Si vous ne parvenez pas à obtenir une assurance habitation, vous avez la possibilité de vous tourner vers le Bureau Central de Tarification (BCT). Cet organisme paritaire, composé de représentants des sociétés d’assurance et de représentants d’assurés, peut fixer un tarif d’assurance habitation dans certaines situations particulières.

BON À SAVOIR

Vous pouvez effectuer un devis afin de souscrire une assurance habitation qui corresponde à vos besoins !

Quelles sont les conditions de prise en charge du fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM) dit fonds Barnier ?

Le fonds Barnier (créé par la loi du 2 février 1995) est alimenté par un prélèvement de 12% sur la prime « catastrophes naturelles » des contrats d’assurance habitation ou d’assurance auto. Que couvre le plan Barnier ? Comment bénéficier du FPRNM ?

Les mesures subventionnables par le fonds Barnier

Le fonds Barnier s’adresse aux particuliers et collectivités.

Initialement conçu pour financer les indemnités d’expropriation de biens concernés par un risque naturel majeur, ce fonds a ensuite été élargi aux situations suivantes listées à l'article L561-3 du Code de l'environnement :

  • L’acquisition amiable d’un bien exposé à un risque menaçant gravement des vies humaines par une collectivité (lorsque le bien est couvert par un contrat d'assurance incluant la garantie catastrophe naturelle)
  • L’expropriation (lorsque le bien n’est pas couvert, lorsque le propriétaire refuse l’acquisition amiable ou dans certaines circonstances exceptionnelles)
  • Les situations particulières telles que l’acquisition amiable d’un bien sinistré, l’évaluation temporaire avec relogement, la reconnaissance et le comblement des cavités souterraines et marnières, les études et travaux, l’élaboration des PPRN et actions de prévention ou encore la campagne d’information sur la garantie catastrophes naturelles menée par les collectivités et assureurs.

Comment demander une aide du fonds Barnier ?

Pour constituer un dossier de demande de subvention FPRNM, vous devez :

  • Retirer un dossier de demande de subvention auprès la préfecture de leur lieu de résidence
  • Remplir le dossier en prenant soin de joindre l’intégralité des pièces justificatives demandées
  • Adresser votre dossier complet au service qui vous a fourni le dossier vierge
  • Patienter le temps de l’instruction de la demande.

Les services de l'État disposent d’un délai de 2 mois à compter de la date de réception du dossier pour confirmer au demandeur que son dossier est complet ou demander les éventuelles pièces manquantes.

En cas de silence de l’administration pendant les 2 mois qui suivent l’envoi de la demande, le dossier est réputé complet.

Comment limiter les risques d’inondation en zone à risque ?

Quelles sont les bonnes pratiques en matière de prévention des risques d’inondation ? Certaines mesures peuvent être prises au moment de la construction ou de la rénovation d’un logement pour se protéger des risques et donc éviter de faire face à certains sinistres :

  • Construire en-dehors des zones inondables. La consultation du PPRI ou du PPRN permet d’identifier les zones à risques et de déterminer une localisation adéquate pour son habitation.
  • Doter l’habitation de mécanismes adaptés. Vous pouvez par exemple prévoir des dispositifs anti-refoulement, qui constituent une protection efficace contre les inondations et les retours d’eau. Vous pouvez également surélever le seuil des ouvertures ou prévoir des zones situées à l’abri de l’eau (zones « refuge »). L’installation d’un clapet anti-retour au niveau des canalisations permet également d’éviter le reflux des eaux usées en cas de crues entraînant un débordement des égouts.
  • Utiliser des matériaux résistants à l’eau. Certains revêtements de mur et de sol sont particulièrement endurants face aux assauts de l’eau, permettant ainsi de limiter les dégâts en cas d’inondation.
  • Protéger les équipements sensibles de la maison. Tableau électrique, cuve à fioul, citerne de gaz : certains matériels particulièrement sensibles ou onéreux peuvent être fixés solidement au mur ou au sol, ou bien placés en hauteur.
  • Garder à proximité des dispositifs de protection. Sacs de sable et batardeaux pour empêcher l’eau de pénétrer dans le logement, linges usagés pour calfeutrer les ouvertures, palettes pour surélever les meubles : vous pouvez stocker, dans un endroit bien identifié de la maison (grenier, garage…) des matériels qui vous permettront de réagir rapidement et de protéger votre habitation en cas d’inondation.

Ces mesures de prévention sont d’autant plus importantes que l’assurance habitation ne prend pas systématiquement en charge à 100% les sinistres liés à une catastrophe naturelle ou technologique.

 

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